Avis public : Le point sur les chirurgies possibles et le retraitement des dispositifs médicaux à l’Hôpital territorial Stanton

Yellowknife, le 5 octobre 2020 – L’Administration des services de santé et des services sociaux des Territoires du Nord-Ouest (ASTNO) continue de rencontrer des problèmes avec les services de retraitement des dispositifs médicaux à l’Hôpital territorial Stanton. L’équipe de cet établissement s’affaire toujours à régler le problème, mais n’a pas encore trouvé de solution définitive.

Le matériel traité par les appareils de stérilisation de l’Hôpital territorial Stanton est bel et bien stérile : en effet, nous continuons d’obtenir des résultats satisfaisants aux tests d’efficacité, qui reposent sur des indicateurs biologiques et chimiques. Le problème réside dans l’humidité que présentent certains des emballages après la stérilisation. Quand ces emballages sont humides, il est impossible de les stocker en vue d’une utilisation future, car l’humidité peut attirer des bactéries. En général, ce sont les emballages d’instruments lourds et de grandes dimensions qui sortent du stérilisateur encore humides. En temps normal, l’Hôpital territorial Stanton nettoie et stérilise constamment tous les instruments chirurgicaux pour conserver des stocks prêts à l’emploi, ce qui lui permet d’utiliser ses salles d’opération à plein rendement, mais l’actuel problème d’humidité des emballages l’en empêche, ce qui entraîne des retards pour les interventions chirurgicales non urgentes.

Vous trouverez ci-dessous les dernières nouvelles sur les mesures prises jusqu’à maintenant.

Que fait actuellement l’Hôpital territorial Stanton pour régler le problème?

Pour le moment, l’établissement concentre ses efforts sur ce qui suit :

  • Résultats des tests sur la qualité de la vapeur et de l’eau.
    • L’hôpital a effectué des tests sur la qualité de la vapeur pour mesurer la température et la siccité de la vapeur. Les résultats cadraient avec les attentes.
    • L’établissement a fait d’autres tests sur la qualité de l’eau, et les échantillons sont actuellement analysés par un laboratoire spécialisé de l’Ontario. Les résultats n’ont pas encore été reçus.
  • L’hôpital continue de tester chaque jour les stérilisateurs pour déterminer quelles conditions permettent le bon fonctionnement (type d’emballage et de plateau, poids et densité des chargements) et fournissent après la stérilisation des emballages stérilisés et secs pouvant être entreposés. La stérilisation des instruments petits et légers se passe plutôt bien, mais celle des instruments lourds et de grandes dimensions continuent de poser problème.
  • L’hôpital élabore des plans d’urgence qui seront mis en œuvre si la baisse des interventions chirurgicales non urgentes réalisées se poursuit. Ces plans indiqueront notamment s’il est possible d’effectuer certaines interventions chirurgicales dans d’autres établissements des Territoires du Nord-Ouest (TNO), et de retraiter des instruments ailleurs aux TNO ou au Canada. Ces plans seront communiqués lorsqu’ils seront terminés.

Quelles mesures a-t-on prises jusqu’à présent?

Le processus de stérilisation en milieu hospitalier est complexe et repose sur de nombreux facteurs interreliés :

  • les appareils de stérilisation mêmes;
  • le matériel de production de vapeur;
  • les systèmes d’alimentation et d’évacuation;
  • l’alimentation en eau;
  • les processus liés au traitement du matériel dans les appareils (méthode d’emballage; poids, densité et composition du matériel se trouvant dans les machines en tout temps; temps de séchage paramétré, etc.).

Les problèmes d’humidité et de taches en lien avec le processus de stérilisation à l’Hôpital territorial Stanton sont apparus soudainement et simultanément dans les trois stérilisateurs. Aucune cause précise n’a pu être déterminée jusqu’ici. Pour trouver la cause sous-jacente, il faut procéder méthodiquement, par élimination, en modifiant un facteur à la fois pour établir son incidence. Cette procédure prend beaucoup de temps, d’où la période d’investigation prolongée.

Pour en savoir plus sur les autres mesures que l’Hôpital territorial Stanton a prises pour régler ce problème, consultez la mise à jour publiée le 14 septembre 2020.

Combien d’interventions chirurgicales a-t-on reportées?

Pour ce qui est des répercussions sur les patients, l’établissement continue d’effectuer les opérations urgentes et de première urgence. À ce jour, 124 interventions chirurgicales non urgentes ont été annulées. Une nouvelle date sera fixée ultérieurement.

Dans quelle mesure l’Hôpital territorial Stanton peut-il encore pratiquer des chirurgies?

À l’heure actuelle, l’Hôpital territorial Stanton ne peut pas effectuer autant d’opérations qu’avant, mais il n’a pas arrêté d’en faire.

Les équipes responsables du retraitement des dispositifs chirurgicaux et médicaux de l’établissement se consultent chaque semaine pour déterminer quelles interventions seront réalisées. Les opérations urgentes et de première urgence (voir le tableau plus bas) continuent d’être effectuées. Parfois, il est possible de réaliser certaines interventions non urgentes selon le type d’opération et le matériel disponible. L’objectif est de limiter les répercussions sur les patients et d’employer les ressources disponibles pour faire les opérations possibles à l’heure actuelle, ce qui réduira l’arriéré futur et permettra de prioriser les personnes dont l’opération a été annulée ou reportée.

Par exemple, il est impossible à l’heure actuelle de pratiquer une arthroplastie non urgente, car ce type d’opération nécessite du matériel lourd et de grandes dimensions. Selon les résultats obtenus jusqu’à présent, ce type de matériel est toujours humide après la stérilisation, et certains équipements nécessaires aux arthroplasties n’existent pas en version jetable. L’hôpital effectue parfois des interventions comme la tonsillectomie ou l’opération de la cataracte quand il est possible d’utiliser du matériel jetable ou que les instruments à stériliser sont petits, et peuvent donc être stérilisés et entreposés.                                                                                                 

Actuellement, il demeure possible de réaliser des opérations hautement prioritaires (urgentes et de première urgence) nécessitant du matériel lourd ou de grandes dimensions en traitant les instruments sur demande. Il s’agit toutefois d’un processus fastidieux, car on ne peut pas entreposer les instruments stérilisés et en stocker d’avance, ce qui limite le nombre d’interventions pouvant être effectuées.

Voici les définitions qu’utilise l’Hôpital territorial Stanton pour classer en ordre de priorité les patients en attente de chirurgie :

Catégorie d’opération Délai cible pour l’opération
Niveau de priorité A – Opération de première urgence

1A : 0 à 2 heures

1B : 2 à 8 heures

Niveau de priorité A – Opération urgente

1C : 8 à 48 heures

1D : 2 à 7 jours

Niveau de priorité B – Opération semi-urgente 4 semaines
Niveau de priorité C – Opération non urgente 12 semaines
Niveau de priorité D – Opération non urgente 6 mois

Une opération non urgente est une chirurgie prévue à l’avance parce qu’elle ne concerne pas une urgence médicale. (Niveaux D et C)

Une opération semi-urgente est une chirurgie qu’il faut effectuer pour que le patient reste en vie, mais qu’il n’est pas nécessaire de réaliser dans l’immédiat. (Niveau B)

Une opération urgente est une chirurgie qui peut être reportée jusqu’à ce que l’état du patient se stabilise, mais qui doit généralement se faire dans un délai de sept jours. (Niveau A – 1C et 1D)

Une opération de première urgence est une chirurgie qu’il faut exécuter sans tarder, faute de quoi un handicap permanent ou le décès s’ensuivront. (Niveau A – 1A et 1B)

Du moment où l’hôpital a commencé à avoir des problèmes de stérilisation jusqu’au 25 septembre 2020, 175 opérations ont été effectuées à l’Hôpital territorial Stanton. Ces opérations étaient principalement des niveaux de priorité A et B.